Le petit-déjeuner est souvent considéré comme le repas le plus important de la journée. Comme le disait la célèbre nutritionniste Adelle Davis, “le petit-déjeuner permet de faire le travail de la journée”. De nouvelles recherches sur la composition des repas et la perte de poids confirment cette idée reçue en montrant qu’un petit-déjeuner copieux et riche en énergie favorise la perte de poids et le contrôle de la glycémie, par rapport à des repas plus copieux en fin de journée ou à des repas plus petits et plus fréquents.
Après avoir mené une étude précédente qui mettait en évidence le fait que concentrer les calories de la journée au début de la journée avait une incidence sur la perte de poids et la glycémie chez les personnes non diabétiques, des chercheurs de l’université de Tel Aviv ont cherché à déterminer si les mêmes effets étaient observés chez les patients atteints de diabète de type 2. Leurs conclusions, présentées en mars lors de la conférence ENDO 2018, font écho à des recherches antérieures et confirment que la composition et l’horaire des repas ont un effet positif sur l’équilibre glycémique et la régulation du poids chez les patients obèses atteints de diabète de type 2.
Les effets de la composition et de l’horaire des repas sur le métabolisme
Nous sommes tous conscients de l’importance d’une alimentation saine pour conserver son poids, mais de plus en plus, les recherches suggèrent que l’heure à laquelle nous mangeons est peut-être plus importante que la nature ou la quantité de ce que nous consommons. Les données publiées par l’American Heart Association montrent que les habitudes alimentaires se sont considérablement éloignées de l’approche traditionnelle des trois repas par jour, un changement préjudiciable à notre santé. En raison de l’évolution des modes de vie et des horaires irréguliers, la plupart d’entre nous mangent 24 heures sur 24.
Selon l’auteur principal de l’étude, Daniela Jakubowicz, M.D., professeur de médecine à l’université de Tel Aviv, “l’heure de du repas et la fréquence à laquelle vous mangez, sont plus importants que ce que vous mangez et le nombre de calories que vous consommez.” Cela s’explique par la façon dont le métabolisme de notre corps évolue et change tout au long de la journée. “Une tranche de pain consommée au petit-déjeuner provoque une réponse glycémique plus faible et fait moins grossir qu’une tranche de pain identique consommée le soir”, explique le Dr Jakubowicz.
Comme notre horloge interne est très sensible à l’offre ou à la restriction alimentaire, les horaires des repas ont de graves conséquences sur le développement de l’obésité, du diabète de type 2 et des maladies cardiovasculaires.
La synchronisation des repas affecte les efforts pour perdre du poids
L’équipe a étudié un groupe de 29 hommes et femmes obèses, âgés en moyenne de 69 ans, atteints de diabète de type 2 et recevant des traitements à l’insuline. Les participants ont été assignés au hasard à l’un des deux régimes différents avec un nombre égal de calories mais des repas à des intervalles différents dans la journée. Le premier groupe (Bdiet) prenait trois repas par jour, à savoir un petit-déjeuner copieux, un déjeuner de taille moyenne et un dîner plus léger. Le deuxième groupe (6Mdiet) suivait un régime diabétique traditionnel composé de six petits repas et de trois collations espacées régulièrement tout au long de la journée.
Au bout de trois mois, les données des patients ont été analysées. D’après ces données, le conseil souvent donné de manger moins et plus souvent pourrait être faux. Les chercheurs ont constaté que, dans l’ensemble, le groupe Bdiet a perdu en moyenne 11 kilos, tandis que le groupe 6Mdiet a en fait pris environ 3 kilos. Les taux de glucose moyens ont diminué dans le groupe Bdiet, mais pas dans le groupe 6Mdiet.
La fréquence des repas module les taux de glycémie
Le groupe Bdiet a eu besoin de beaucoup moins d’insuline tout au long de la journée, tandis que le groupe 6Mdiet a constaté qu’il devait augmenter sa consommation d’insuline. Les sensations de faim et les envies de manger ont diminué chez les participants du groupe Bdiet, mais ont augmenté chez ceux du groupe 6Mdiet.
Les chercheurs ont constaté une réduction significative de la glycémie globale en seulement 14 jours de suivi du Bdiet, ce qui suggère que l’horaire des repas lui-même a un effet bénéfique rapide sur l’équilibre glycémique. “Cette étude montre que, chez des patients obèses souffrant de diabète de type 2 et traités à l’insuline, un régime comportant trois repas par jour, à savoir un gros petit-déjeuner, un déjeuner moyen et un petit dîner, a eu de nombreux effets rapides et positifs par rapport au régime traditionnel comportant six petits repas répartis uniformément tout au long de la journée : une meilleure perte de poids, moins de faim et un meilleur contrôle du diabète tout en utilisant moins d’insuline”, a déclaré le Dr Jakubowicz.
Les heures de repas peuvent être la clé d’une santé optimale
Les travaux de l’équipe sont liés à d’autres découvertes sur les effets critiques du moment des repas. Une étude précédente sur l’alimentation différée prolongée a révélé que le fait de sauter le petit-déjeuner ou de prendre le premier repas de la journée après midi provoquait une prise de poids, un ralentissement du métabolisme et une augmentation des taux de cholestérol et d’insuline chez les participants. Les deux études s’accordent sur le fait que, tout bien considéré, les personnes qui mangent plus tôt dans la journée sont en meilleure santé.
Les chercheurs pensent qu’adapter nos repas à nos horloges corporelles pourrait être un ajustement diététique facile à mettre en place et présentant un grand avantage thérapeutique. “Un régime alimentaire avec un timing et une fréquence des repas adéquats joue un rôle essentiel dans le contrôle du glucose et la perte de poids”, a déclaré le Dr Jakubowicz.